20 févr. 2009

Avis de recherche

AVIS DE RECHERCHE
Bulletin de débat Université-Recherche du Nouveau Parti Anticapitaliste

Numero 3 - MARS 2009

Les raisons de notre colère
L’apparition des deux décrets sur le nouveau statut
des enseignants chercheurs et sur la mastérisation
ont mit le feu aux poudres. La colère du monde
universitaire s’exprime dans les assemblées générales
réunissant plusieurs centaines de personnes dans
une grande partie des universités, mais aussi dans
les manifestations comme celles du 10 février qui a
regroupé 50 000 personnes à Paris et plusieurs milliers
de manifestants à Bordeaux, Toulouse, Aix ou Lyon.
Une colère accumulée
Cette colère est en fait accumulée depuis des
années.
Le service de 192 heures d’enseignement
des enseignant-chercheurs
est trop élevé pour pouvoir
accomplir correctement leur double
mission de création
et de transmission des connaissances.
Les jeunes
chercheurs ont de moins en moins de perspectives
d’embauche dans la recherche académique.
Les
personnels sont de plus en plus embauchés sur des
contrats courts et ceux qui sont statutaires sont sous-payés
et ont des carrières bloquées, sans évolution possible.
Les étudiants voient
diminuer leurs perspectives d’embauche et la
mastérisation, telle qu’elle est proposée par le gouvernement,
promet d’être une usine à précaires de
l’enseignement.
Ainsi les réformes de l’enseignement supérieur et de
la recherche sont faites dans un double contexte de
pénurie de postes et de promesses mensongères du
gouvernement (les milliards promis ont servi de crédit impôt-
recherche et les universités n’en ont jamais vu
la couleur). C’est pourquoi les mots d’ordre de notre
mouvement s’élargissent de plus en plus à la question
des postes et de la résorption de la précarité chez tous
les personnels. De même que le retrait des décrets est un
préalable à toute négociation avec le ministère, aucune
réforme ne sera acceptable tant qu’elle ne sera pas
accompagnée des moyens nécessaires en personnel.
L’état fait des économies sur le dos du service public
Ne nous trompons pas sur le but des réformes :
dans l’enseignement supérieur et la recherche,
comme dans le reste de l’éducation (et dans la fonction
publique en général), la politique de Sarkozy c’est de
ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant
à la retraite. Résultat, 11 000 suppressions de postes
à l’école que le ministère tente d’absorber par la
suppression des RASED, des hôpitaux surchargés faute
de moyens humains pour accueillir les malades, 1090
postes supprimés dans l’enseignement supérieur et la
recherche.
Cette politique va coûter cher au service public.
Pourtant l’éducation, la santé, la recherche, le
transport mais aussi le logement ne peuvent, en aucun
cas, être gérés par le marché. La justice sociale nécessite
l’accès de tous à un service public de qualité.
Ensemble préparons la riposte
Le mouvement qui anime l’enseignement supérieur
aujourd’hui est déjà un mouvement unitaire puisque
personnels et étudiants ont battu le pavé côte à côte
mardi 10 février et c’est bien la question du manque
de postes qui les réunis. Pour gagner il va nous falloir
continuer à construire l’unité avec tous les personnels
et étudiants de l’université mais aussi dans le reste de
l’éducation nationale.
LES ANTILLES NOUS MONTRENT LA VOIE
Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est en grève générale à l’appel
du Liyannaj Kont Pwofitasyon ( Collectif contre l’exploitation ) qui
regroupe syndicats, associations et partis de gauche. D’autres collectifs,
inspirés du LKP, se sont constitués pour étendre la grève. Le 5 février, la
grève générale a été déclenchée en Martinique.
A La Réunion, le collectif appelle à la grève et à la manifestation pour
le 5 mars. Ils revendiquent l’augmentation des revenus, notamment
des plus bas, de 200 € (Guadeloupe), 300 € (Martinique), baisse du
prix des carburants, des produits de première nécessité, de l’eau, des
transports, titularisation des salariés précaires, baisse des impôts et des
taxes, reversement par la compagnie pétrolière locale de ses surprofits
pour l’emploi des jeunes et un service efficace de transport...
Le collectif de lutte dénonce « des marges bénéficiaires exorbitantes
faites par les gros importateurs qui réduisent la Guadeloupe à une
colonie de consommation avec la complicité de l’Etat ». Les produits de
première nécessité sont plus chers qu’ici, de 50 % ou plus. Il y a aussi
des points communs avec la métropole. Ici comme là-bas, les salariés
et la population subissent la crise de plein fouet tandis que celle-ci
profite à une petite minorité d’exploiteurs, avec le soutien actif du
gouvernement et du Medef.
L’ampleur de la mobilisation a forcé Yves Jégo, ministre de l’Outre-Mer, à venir
négocier en Guadeloupe. La négociation, retransmise en direct,
est très suivie par la
population, qui soutient massivement la grève.
Le
gouvernement promet un « plan global pour l’outre-mer »,
dans le cadre d’une loi qui serait votée mi-mars,

qui ne satisfait pas les revendications de la grève. Il promet aussi de
«
faire respecter l’Etat de droit » et a déjà fait rouvrir des commerces par
les forces de l’ordre. Si le soutien de l’opinion publique française en
général est fort, le gouvernement pourra moins se permettre de réprimer
violemment. Le soutien commence à s’organiser en métropole à travers
une déclaration de soutien unitaire et des appels à manifester.
QuI sommes nous ?
Le bulletin “Avis de Recherche”
est ouvert à toutes celles et ceux
qui s’opposent à l’évolution actuelle
dans ce secteur : méthodes
managériales, hiérarchisation et
privatisation déguisée en partenariats
et fondations. A toutes
celles et ceux qui se battent pour
une université, un savoir et une
recherche qui soit au service du
plus grand nombre, et pas une
nouvelle source de profit dans
un grand marché de la connaissance.
Nous avons besoin d’un
outil global pour y arriver. C’est
pourquoi ce bulletin s’inscrit
dans l’appel d’Olivier Besancenot
et de la LCR pour un Nouveau
Parti Anticapitaliste.
Pour nous contacter et / ou recevoir
le bulletin :
cesr@anticapitaliste.org
Agenda
10 Mars
Manif commune de
l’Education Nationale
19 Mars
Journée de mobilisation
pour les salaires
et contre la vie chère
Pour prendre contact :
Envoyez vos coordonnées à
NPA - Commission Université / Recherche - 2 rue Richard Lenoir -
93100 Montreuil
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