4 oct. 2009

Fonderie St-Satur (Cher)



Le repreneur ayant jeté l'éponge, c'est la fin annoncée des Fonderies de Saint-Satur. Depuis lundi, les quatre-vingt salariés occupent l'usine.


C'est leur trésor de guerre. Hier matin, les salariés de Two cast Berry, ex-Fonderies et ateliers de Saint-Satur (FASS), ont brandi des pièces fabriquées dans les ateliers désormais éteints. Ce sera leur monnaie d'échange : « Il n'y a plus d'espoir de sauver l'entreprise. Maintenant, nous voulons être licenciés dignement. »
A la grille, ils contrôlent les allées et venues. Dès l'annonce lundi après-midi du retrait du seul repreneur espéré de l'usine, avant l'audience au tribunal de commerce du 29 septembre, la grève générale avec occupation du site a été enclenchée.

Les quatre-vingt employés, dont trois femmes seulement, sont unanimes et se sont organisés pour se relayer. A 10 h 30, Rémi Gié, le directeur, a pu pénétrer dans le site, à pied. Sur le parking, de l'autre côté de la route, un commercial de chez Parker Denison n'aura en revanche pas le droit d'entrer. Venu chercher une commande, à 11 h 20, il repart bredouille. « Nous sommes en colère contre ce gros client, explique Pierre Joseph, du syndicat CGT. Ils ont refusé une augmentation des tarifs, qui faisait partie des conditions du repreneur. Et après avoir fait fabriquer des pièces en Italie, ils reviennent vers nous? » La valeur du stock de 200 tonnes de pièces est estimée par les salariés à environ 300.000 euros. Ils ne les laisseront pas partir tant que leur sort ne sera pas réglé. La liquidation sera probablement prononcée mardi prochain. Le scénario est déjà connu : plan social, reclassement, licenciements et bataille pour obtenir des primes correctes.

« On a tout accepté depuis trois ans, les 35 heures, sans rien demander. On n'en parle pas mais en France, l'an dernier, sept fonderies ont fermé ! On a fatigué les gens, petit à petit » lâche Maurice Dumont, trésorier du CE.

Les fonderies employaient 200 personnes avant leur rachat en juin 2008 pour une bouchée de pain (10.000 euros) par un groupe chinois. La rénovation de l'usine n'a jamais été menée. L'activité a brutalement chuté il y a un an, avec la crise. Aujourd'hui, les salariés ont demandé à l'administrateur judiciaire de se déplacer.

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